Le Prix littéraire Jacques-Poirier-Outaouais 2025 est décerné à madame Astrid Aprahamian pour son essai, Le chemin le plus sombre, publié chez Leméac éditeur.

Astrid (Astghik) Aprahamian est née à Erevan, en Arménie, en 1993. Après un bref séjour aux États-Unis, sa famille s’est installée à Montréal, où elle a grandi. Elle est traductrice et détient une maîtrise en traduction littéraire. Son premier livre, Les montagnes noires, est paru en 2021 chez Poètes de brousse.
Photo: Astrid Aprahamian (©Cassandra Tavukciyan)

« Dans cet ouvrage qui fait office de devoir de mémoire, selon l’expression consacrée, Mme Aprahamian remonte aux sources de l’histoire de son peuple pour nous rappeler le sort inhumain réservé aux générations qui l’ont précédée mais dont elle partage toujours le traumatisme. Dans une prose sobre, non dépouillée de poésie, qui emprunte à l’introspection, l’essayiste raconte l’innommable et pose sur ce génocide un regard contemporain nourri à la fois de la nécessité de se souvenir et de la tentation d’oublier pour se délester d’une souffrance qui n’en finit plus. C’est cette tension, surtout, entre le passé et l’avenir, qui rend l’essai aussi nécessaire puisqu’il gêne, chez nous tous et toutes, notre facilité à détourner le regard pour ne pas voir ce qui doit être vu, à ne pas vouloir savoir ce qui doit être su. Avec 𝙇𝙚 𝙘𝙝𝙚𝙢𝙞𝙣 𝙡𝙚 𝙥𝙡𝙪𝙨 𝙨𝙤𝙢𝙗𝙧𝙚, Mme Aprahamian signe ici paradoxalement une œuvre lumineuse. Impossible après cette lecture ne pas saisir l’immensité de la tragédie humaine vécue par le peuple arménien; impossible aussi désormais de rester insensible à ses appels actuels à la solidarité et à la justice. Le jury la félicite très chaleureusement. »
Lucie Joubert, présidente du jury 2025
« C’est avec beaucoup de fierté que l’équipe de Leméac Éditeur voit le Prix littéraire Jacques-Poirier—Outaouais récompenser Astrid Aprahamian pour son livre Le chemin le plus sombre. Dans cet essai-récit à l’écriture sobre et évocatrice, elle raconte les épreuves terribles vécues par le peuple arménien, décrit les conséquences désastreuses et à long terme du génocide et parle enfin de sa propre lutte contre l’envie d’oublier, de se libérer du poids de la mémoire. L’un des livres les plus personnels, et donc l’un des plus nécessaires et précieux, à avoir été écrit en français sur une tragédie trop souvent passée sous silence. »
Mathieu Bélisle, éditeur, Leméac
